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Ma dose de cinéma

Andor Saison 2 - Episodes 1 à 3 - Retour en force

Publié le 26 Avril 2025 par Gaffeur in Série, Star Wars, Science-Fiction

Trois ans d'attente punaise...

Trois ans d'attente punaise...

Si les séries live Star Wars ont souvent provoqué des réactions bruyantes (en bien comme en mal) de la part du public Andor fut un peu l'exception inexplicable dans le catalogue.

Ecrite par Tony Gilroy que beaucoup considèrent comme le sauveur de Rogue One (pour ma part je parlerai plutôt de soutien efficace et inattendu) la saison une diffusée il y a deux ans et demi avait conquis les critiques par son approche radicalement différente de ses consoeurs. 

Plus longue, plus adulte, moins axée sur les effets spéciaux, la série préquelle du héros de Rogue One avait tout pour être un carton d'audience, mais en dépit de l'excellente réputation du film et des critiques bien plus enthousiastes que d'habitude pour un show Star Wars, Andor s'est plantée. 

Au départ pensée sur plusieurs saisons, le manque de succès de la saison une a forcé Gilroy à revoir ses plans pour la suite, ce qui était tout de même assez inquiétant en dépit de la qualité des aventures de Cassian au cinéma et à la télévision. 

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul la saison deux a pris en pleine poire la grève des scénaristes et a à été retardée, et aujourd'hui elle débarque au moment où l'image de la franchise a le plus besoin d'être redorée : entre la catastrophe The Acolyte et la mal aimée Skeleton Crew les séries live n'ont pas brillé l'an dernier.

L'image de messie qu'entretenaient les amoureux de la première saison à propos de cette suite et conclusion de l'histoire du capitaine Andor ne s'en trouvait que plus renforcée et avec elle le risque d'une déception à la hauteur des espérances. 

L'une des forces de la première saison avait été cette construction en actes de trois épisodes se déroulant à chaque fois sur une planète différente, et ce format trilogique est une nouvelle fois utilisé par Gilroy qui a bien précisé que chacune des quatre salves d'épisodes de cette saison serait espacée d'un an dans la chronologie. 

Beaux joueurs les penseurs de chez Disney ont accepté que les épisodes soient diffusés trois par trois afin de respecter la vision du showrunner, promettant ainsi une sorte de long-métrage télévisuel chaque semaine pour le mois à venir. 

Début dans le feu de l'action

Début dans le feu de l'action

Un retour plus musclé

Il faut bien l'admettre malgré tout le bien que je pense de la première saison celle-ci démarrait de façon très laborieuse avec six premiers volets très chiches en action et il fallait attendre l'épisode 6 et son excellent braquage pour obtenir des moments de spectacle dignes de la franchise. 

Cette suite ne compte pas jouer la carte de la surenchère mais étant donné que l'intrigue doit composer avec un bond d'un an dans le futur tous les trois épisodes les histoires se doivent de ne pas traîner la patte.

Débutant par un dialogue sobre abordant frontalement la possibilité de mourir au cours de la mission ou suite à une dénonciation, cette nouvelle saison nous rappelle illico son ton plus mature que les autres mais n'oubliera pas pour autant de récompenser une attente de 30 mois avec une première scène d'action qui n'en fera pas des caisses (pas de horde de stormtroopers) mais qui sera parfaitement orchestrée. 

Ce prologue annonce donc la couleur : Cassian est à présent un véritable combattant chargé de missions bien plus périlleuses et plus concrètes que par le passé. 

Sur le plan du spectacle ces trois premiers épisodes ne déçoivent pas et les scènes d'action parviennent à conserver cette patte si particulière de la série avec des situations faisant intervenir au maximum une douzaine de protagonistes dans des décors en grande partie naturels. 

La fragilité de la Rébellion face à un Empire puissant 

L'action c'est bien, mais avec un meilleur prétexte c'est encore mieux !

Ainsi Gilroy nous gratifie à nouveau d'intrigues politiques via le personnage de Mon Mothma dont la principale occupation pour ce premier morceau sera d'orchestrer le mariage de sa fille sur Chandrila en gérant les problèmes qui s'accumulent en coulisses, privés comme personnels. 

C'est l'un des points sur lequel Gilroy m'a bluffé depuis le tout premier épisode de la saison une : faire d'une figurante fadasse comme Mon Mothma (et non je ne lis pas l'UE pardon aux familles) un personnage passionnant et tragique que Genevieve O'Reilly campe toujours avec une élégance remarquable. 

Citons également la présence de nombreuses séquences se déroulant du point de vue des impériaux avec notamment Dedra et Syril dorénavant en couple et dont les fonctions au sein de l'Empire ne seront pas les plus délicates à gérer sans vouloir vous en dire trop. 

Annoncé depuis un an et demi le directeur Krennic fera son grand retour dès le premier épisode pour une réunion qui rendra l'antagoniste de Rogue One encore plus détestable que par le passé : cette fois c'est lui qui dirige tout et sa puissance se ressent dans sa façon de s'adresser à ses subalternes. 

Face à de tels personnages la rébellion naissante aura du pain sur la planche et les péripéties traversées par Cassian d'une part et Bix et Brasso de l'autre seront l'occasion pour Gilroy de dépeindre une faction encore trop éparpillée pour être efficace. 

J'ai toujours trouvé que dans Andor les rebelles que rencontraient Cassian à chaque mission étaient une forme abstraite d'antagoniste dans le sens où chacun pourrait avoir ses propres ambitions et objectifs qui le conduirait à trahir les autres. Cette nouvelle saison continue dans cette voie avec un Cassian toujours aussi prompt à tirer sans hésiter sur un uniforme ami si la situation l'exige.

On n'avait pas vu venir cette scène

On n'avait pas vu venir cette scène

Star Wars plus réaliste que jamais

La première saison avait également fait parler d'elle avec des tonnes de moments, répliques et accessoires qui avaient au début provoqué des rires et des sarcasmes (Syril qui mange des céréales Nesquik sans blague) mais qui renforçaient au final cette volonté de Gilroy d'ancrer un peu plus la saga dans le réel. 

Ainsi il arrivait d'entendre des jurons et il y avait même une scène ou Bix sortait du lit en débardeur et en string après avoir passé la nuit avec un homme. Dans Andor les personnages vivent certes des aventures dans l'espace mais ils mangent, boivent et baisent. 

Là encore si vous aviez aimé cette approche plus réaliste de la série cette saison deux devrait encore plus vous toucher avec des répliques par exemple qui peuvent sembler anecdotiques mais qui font partie de ces mots que nous prononçons tous. Par exemple lorsqu'un invité demande une boisson particulière et qu'on répond "je n'en ai plus, attends moi ici c'est ouvert en bas je vais en racheter". Je sais que je peux avoir l'air con d'avoir noté cette réplique mais elle illustre bien cette capacité qu'a Gilroy de transposer notre quotidien dans l'espace.

Hélas parfois les similitudes entre la série et notre triste époque ne seront pas joyeuses et pour le coup j'avoue avoir été surpris et mis mal à l'aise lors de l'épisode trois. La séquence fait beaucoup parler à l'heure actuelle et pour ma part j'apprécie que Star Wars ose aborder ce genre de thématique sans prévenir pour faire monter la sauce sans retenue.

Des faiblesses qui persistent

Bon jusqu'ici j'ai l'air de dire que Andor est la meilleure série depuis Shogun et il faut dire qu'un tel retour de qualité au sein de la franchise après une année 2024 bien pourrie avait de quoi provoquer un élan de sympathie de ma part envers cette première trilogie d'épisodes.

Hélas le fait de devoir condenser l'intrigue de quatre années de guerre sur douze épisodes se fait ressentir dans la place qu'occupent ou pas certains personnages, à commencer par Cassian lui même. 

Dans la première saison on pouvait comprendre qu'il soit souvent en retrait dans l'intrigue car il n'était alors qu'un simple hors la loi qui n'en avait pas grand chose à faire de la rébellion. Là on le retrouve illico en mission d'infiltration puis au coeur de l'action mais la série fait le choix de le mettre de côté pendant une bonne moitié de métrage. 

Même chose concernant Luthen Rael dont j'attend et espère un vrai développement (je ne devrai pas trop y croire mais j'aime penser que c'est un ancien jedi) mais qui se contente de deux ou trois apparitions pour le moment. 

Genevieve O'Reilly est impeccable comme toujours

Genevieve O'Reilly est impeccable comme toujours

On ne va pas y aller par quatre chemins : si vous n'aviez pas aimé la façon dont la saison une traitait la franchise vous pouvez ignorer cette saison deux qui ne va certainement pas corriger le tir bien qu'il me semble avoir noté plus de touches d'humour au cours de ces deux heures. 

Par contre si vous avez la sensation que le seul programme télévisuel Star Wars a être conçu comme une vraie série plutôt que comme un film de quatre heures coupé en huit morceaux, alors vous ne pourrez qu'être ravi de retrouver Andor cette année !

Je dirai même qu'il est important que cette saison rencontre cette fois-ci un succès critique ET public car après avoir mangé des tas de produits aseptisés ou parasités par une idéologie à la mode (oui Acolyte et Outlaws c'est vous que j'ai dans le viseur) il est important d'envoyer à Lucasfilm et à Disney un signal fort : Star Wars peut être sombre, sans déluge d'effets spéciaux mais cartonner quand même. 

On se retrouve la semaine prochaine pour la suite !

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