Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Ma dose de cinéma

Robocop 2 - Potentiel mal exploité

Publié le 16 Novembre 2023 par Gaffeur in Action, Policier

Raaaah la bonne affiche bien kitsh façon années 90

Raaaah la bonne affiche bien kitsh façon années 90

Etant donné le carton que fut le premier Robocop en 1987 ainsi que le potentiel de l'univers, il était quasi impossible qu'une suite ne finisse pas par voir le jour. Mais j'ignorais que non seulement le film a eu droit à un remake il y a une dizaine d'années mais en prime deux suites cinéma ont vu le jour au cours des années 90 avant que la franchise ne s'étale sur petit écran avec plusieurs séries live et animées !

C'est ainsi en 1990 que Irvin Kershner livra la première suite du film culte de Paul Verhoeven avec Robocop 2, qui contrairement au troisième volet jouit d'une certaine réputation auprès des cinéphiles. 

Certes personne n'a l'audace de le placer au dessus voir même au niveau de l'original, mais ce second opus semblait vendre un bon actioner comme cette époque savait si bien les faire... Du coup, pourquoi ne pas à mon tour lui donner sa chance ? Après tout venant du réalisateur du meilleur Star Wars (à savoir L'Empire Contre-Attaque pour les profanes) le résultat ne pouvait pas être foncièrement mauvais !

La Loi, c'est lui !

La Loi, c'est lui !

Un film généreux

D'emblée Irvin Kershner envoie le paquet et annonce la couleur : tandis que le chaos règne dans les rues de Détroit et que le projet Delta City de l'OCP est plus que jamais compromis, Robocop intervient pour régler le braquage d'une armurerie. Après non pas une, ni deux, mais trois explosions de son véhicule, notre super-flic sort immaculé de la carcasse de sa voiture et rafale à tout va les braqueurs avant de partir jouer de l'Auto9 ailleurs. 

Vous aviez adoré le premier volet mais vous regrettiez que les scènes d'action soit souvent assez courtes ? Alors essuyez vos larmes Irvin Kershner compte bien vous servir une triple ration de courses-poursuites, de fusillades et d'interventions musclées.

A ce niveau là comme prévu le film se montre très honnête avec le public et se montrera efficace, violent et très cool : vous aviez adoré le plan du premier film où Murphy dégomme un truand dans le laboratoire sans prendre la peine de le regarder ? Et bien ce plan là semble être la référence pour Kershner qui n'en finit plus de rendre Robocop badass. 

Une suite qui tente quelque chose...

Parce que si il faut bien accorder une qualité à cette suite en dehors de sa générosité en matière de spectacle, c'est la foule d'idées qui fourmille pendant la première moitié. 

Conscient qu'il ne pourra pas reproduire le coup de génie du premier volet, Kershner ne cherche pas à simplement refaire les choses (j'ai toujours cru à la fin du premier que Lewis serait opérée pour devenir elle aussi cyborg, mais le film évite cette facilité) et entreprend d'ajouter quelques capacités à notre héros tout en exploitant la thématique de l'identité véritable du cyborg. 

En confrontant Murphy à sa femme, Kershner développe cet aspect du personnage que le film de Verhoeven avait presque passé sous silence lors de la transformation subie par le policier. 

Résultat ces quelques instants entre le visage de Murphy posé sur un droïde et la veuve d'Alex pourraient très bien s'insérer dans le film original tant l'apport est intéressant et cohérent avec l'original. 

Enfin le scénario aura la bonne idée de placer un antagoniste enfant sur la route du cyborg qui par conséquent se verra interdit de tir par son programme, car on ne canarde pas un gosse même si celui-ci vous arrose à la mitraillette et qu'il vend de la drogue ! Un adversaire original qui aurait presque pu sortir de la tête de Verhoeven. 

 

Erreur visuelle en vue

Erreur visuelle en vue

... mais qui ne va pas au bout de ses idées

Hélas, mille fois hélas ! A force de vouloir sans cesse apporter du neuf à l'univers, Kershner finit par se prendre les pieds dans le tapis et par accumuler les fautes de goût. 

La pire sera sans conteste le principal méchant campé par Tom Noonan qui n'a pas le dixième du charisme de Kurtwood Smith et qui va être amené à évoluer à un moment précis du film pour devenir une erreur de chara-design ambulante. 

Autant l'idée n'est pas mauvaise en soi, mais ce personnage est raté du début à la fin et aucun des antagonistes n'aura vraiment de quoi marquer si l'on excepte évidemment le gamin canardeur. 

Mais surtout toutes ces pistes intéressantes que l'on trouvait pendant la première partie avec l'apparition de la femme d'Alex Murphy vont s'évaporer pour ne laisser place qu'au développement des méchants, raréfiant en prime les séquences avec notre héros pendant la deuxième moitié !

Et quand un personnage si iconique est effacé pendant presque 30 minutes au profit d'un ennemi sans âme ni personnalité, forcément ça fait sortir du film. Et le pire c'est qu'en plus le film va s'achever subitement pour laisser place au troisième épisode alors que foncièrement on pouvait régler les choses en une quinzaine de minutes supplémentaires...

Confondre comédie et satire

Enfin la dernière des erreurs commises par le réalisateur est d'avoir voulu être à tout prix drôle. 

Il est vrai que tout violent qu'il était le film de Verhoeven avait son côté amusant dans l'écriture de certaines séquences (le mec qui se pisse dessus en voyant Dick Jones, le dialogue entre Morton et ses escorts) ou même dans l'humour très noir de certaines situations (la fin de Emil est aussi gerbante qu'hilarante dans le fond), mais cela fonctionnait car le film était pensé comme une satire. 

Malheureusement Robocop 2 pourrait presque être une comédie : l'humour n'est pas naze mais il est bien trop décalé pour convaincre véritablement tandis que si le gore reste à ma grande surprise présent (le film est tous publics, franchement il reste très violent) il n'est pas aussi impactant que dans l'opus précédent.

Quand Alex Murphy perdait sa main, puis son bras et enfin une partie de son crâne, les trucages étaient absolument dégueulasses et n'étaient pas là pour le divertissement. Par contre quand les résultats d'une autopsie donnent l'impression de voir les aliens de Mars Attacks ! c'est qu'il y a un vrai problème de tonalité dans le film. 

Bon Lewis, on n'aura pas le temps de tout boucler pour cette fois donc je gère le gros et on verra dans le trois pour le reste

Bon Lewis, on n'aura pas le temps de tout boucler pour cette fois donc je gère le gros et on verra dans le trois pour le reste

En toute sincérité si vous avez envie de découvrir un minimum le prolongement de l'oeuvre de Verhoeven ou bien si vous souhaitez prolonger le plaisir après avoir revu pour la 100ème fois le premier en réclamant du rab, Robocop 2 ne vous fera pas passer un mauvais moment.

Le film a un tas de défauts mais il n'en devient pas mauvais pour autant car bien que maladroitement exécuté le scénario n'est pas à jeter tandis que les nombreuses fusillades garantiront un visionnage agréable. 

Par contre quand je lis que le troisième épisode s'est fait sans Peter Weller et qu'on ne peut vraiment l'apprécier que si on réunit bières, potes et pizzas pour se payer une bonne barre, cela ne me donne pas vraiment envie de découvrir le final de la trilogie... Mais bon je ne me fais pas d'illusion il y a bien un moment où fatalement la curiosité l'emportera... On en reparlera à ce moment là !

Note : 2.5/5

Commenter cet article